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COVID-19: un ingrédient de plus dans le grand mélange des inégalités

Rédigé par

Cecilia Hernandez

Publié le

29 mai 2023

Publié à l'origine en espagnol par Cecilia Hernandez pour Eco-Re : https://ecorehn.blogspot.com/2020/10/covid-19-un-ingrediente-mas-en-la-olla.html

Depuis une semaine, je me trouve dans une communauté du sud du Honduras, qui connaît des températures élevées et présente de nombreuses particularités culturelles et sociales. À mon arrivée, j'ai pu constater que presque personne ne prenait de mesures de biosécurité ; ma première réaction a été l'effroi et une certaine panique. J'en ai parlé à quelques amis qui m'ont répondu "ils s'en fichent", "les gens sont très irresponsables" et d'autres sentiments similaires. Honnêtement, j'ai pensé la même chose les premiers jours, parce qu'en ville, la perception de la crise sanitaire est différente, et le contrôle des masses par la panique a des scénarios différents.

Les craintes sont nombreuses, et je vais en mentionner quelques-unes à partir des relations empiriques que j'ai vues et vécues au sein de cette communauté.

1. Perdre un être cher : L'une des principales craintes liées à cette pandémie, mais nous constatons que la majorité des familles de cette communauté ont de la famille aux États-Unis et en Espagne. De nombreux migrants ne sont jamais arrivés à destination et ceux qui y sont parvenus ont quitté leur pays depuis des années.

2. L'effondrement du système de santé : Ici, l'histoire se raconte d'elle-même, sachant que le Honduras a un système de santé déficient, il y a des situations pires que celles que nous voyons à H.E. ou Mario Catarino. Ici, nous avons un scénario plus désolant, sans médicaments ni équipement, parce qu'ils ont un système décentralisé et oublié.

3. Être infecté et souffrir de symptômes : Dans toutes les conversations que j'ai eues, j'ai entendu des histoires dévastatrices de personnes qui travaillent dans l'inconfort extrême, parce qu'elles n'ont pas d'autre choix. Il n'existe pas de système qui les soutienne et les soigne.

4. La crise économique : Il est vrai que cette situation a affecté l'économie mondiale, mais c'est dans des situations comme celles-ci que les inégalités persistent. Ces communautés étaient habituées à lutter contre la faim et le besoin, mais elles ont dû abandonner cette peur, avec laquelle elles ont vécu toute leur vie et qui ne les domine plus, parce que la faim et le besoin de travailler sont plus forts.

5. L'accès inadéquat aux ressources : Nombre de nos communautés vivent dans une lutte constante contre ceux qui privatisent la vie et s'approprient les biens communs. Les droits ne sont pas acquis à la naissance, mais sont le résultat de sacrifices, de dépossessions et de souffrances.

Dans les communautés, ils continuent de résister à la peur avec joie et foi, ce qui leur a rendu ce que ce système injuste leur avait pris : L'ESPOIR.

Je continue à penser qu'il est nécessaire de prendre soin de soi et d'être prudent. Nous savons qu'il n'est pas sûr de marcher pendant deux heures et de traverser une rivière pour aller à l'école, qu'il n'est pas sûr d'aller se laver à la rivière parce qu'il n'y a pas d'eau à la maison, et qu'il n'est pas sûr non plus de monter dans un pick-up avec 11 autres personnes ; mais ils le font quand même parce qu'IL N'Y A PAS D'AUTRE CHOIX.

Aussi, avant de les qualifier d'irresponsables et de les critiquer d'un point de vue différent, réfléchissons à qui sont les véritables responsables dans ce scénario et aux mesures à prendre pour réduire la tragédie pour certains et les privilèges pour d'autres.